Oh shocking! Icône automobile, le mythique Land Rover Defender va renaître de ses cendres. Mais il sera fabriqué… en Slovaquie. Merci Brexit.
La nouvelle était dans l’air, elle est désormais devenue officielle: c’est dans sa nouvelle usine de Nitra, en Slovaquie, que Jaguar Land Rover va assembler le sucesseur de son iconique Land Rover Defender. Exit les collines boueuses de Solihull, lieu mythique d’assemblage du plus célèbre des 4×4 jusqu’à son retrait du marché en 2016. C’est bien dans l’usine slovaque flambant neuve, puisque inaugurée l’an passée, que la fabrication du «Def» rejoindra celle du Discovery.
Cette décision va donc faire grincer des dents, mais elle s’inscrit dans une logique très économique. JLR avait bâti son usine de Nitra alors qu’elle était au sommet de sa profitabilité mais, depuis, les choses se sont compliquées. Notamment à cause de net déclin des ventes en Chine, principal marché du groupe. JLR se retrouve aujourd’hui avec des capacités de productions énormes (plus de 900 000 véhicules par an) alors que la demande a faibli (518 730 véhicules vendus l’an dernier, soit -4%). Le groupe est en train de mettre en oeuvre un plan d’austérité destiné à lui faire économiser près de 3 millions, après avoir publié un résultat fait état d’une perte de 3,5 milliards de pertes lors du premier trimestre 2019.
Capable de produire 150 000 véhicules par an, l’usine de Nitra se prépare, même si aucune date de départ n’a encore été annoncée. La seule chose qui est certaine, c’est que ladite production démarrera l’an prochain, puisque Land Rover va présenter son nouveau bébé cette année encore.
Land Rover a même fait mieux, en publiant un communiqué racontant l’état d’avancement du projet, «façon Land Rover». C’est-à-dire en décrivant par le menu les tortures qu’elle a fait subir à son nouveau bébé pour en garantir l’efficacité une fois qu’il arrivera dans les concessions. Jugez plutôt:
1,2 millions de km de test
Si, actuellement, le new Defender est en train de terminer une phase de tests étendus lors d’un programme sur le redoutable terrain de Tusk Trust au Kenya, il a déjà parcouru plus de 1,2 millions de kilomètres.
Chez Tusk Trust, dans la réserve de Borana Conservancy, le prototype camouflé tire des charges, traverse des rivières et se retrouve soumis à des tests impitoyables au cœur de 14 000 hectares de terrain inhospitalier.
Mais avant cela il s’est frotté à la boue collante de la campagne anglaise, comme à la neige et la glace du cercle polaire en Suède. En tout, plus de 45 000 protocoles de tests, dans les conditions et les environnements les plus extrêmes, de +50 degrés dans le désert, jusqu’à -40 à Arjeplog, du niveau de la mer jusqu’à plus de 3000 mètres dans les Montagnes Rocheuses.
Remplacer une icône? Pas facile
C’est que prendre la succession du «Def» n’est pas une chose que l’on peut faire à la légère: «Nous étions conscients que proposer un successeur à un tel véhicule n’allait pas être facile», admet ralf Speth, le boss de JLR, «Chaque lancement de véhicule est un challenge. Mais quand il s’agit du successeur du Defender, tout prend une dimension incroyable tant la barre est placée haut:» Il ne faut donc pas s’attendre à un simple «copié-collé» de l’ancien.
Pour assurer le succès du nouveau, JLR a donné des moyens à ses ambitions. «Même si la silhouette présente de grands similarités, le nouveau n’est pas juste un ancien «remis aux normes» des nouvelles exigences légales», explique le chef du design Gerry McGovern, «nous avons du réinventer un nouveau Defender pour une nouvelle génération.» Par contre, ledit nouveau Defender sera disponible en deux versions: une «courte» et une «longue», comme l’ancien, et visera la concurrence frontale avec la Jeep Wrangler, la Toyota Land Cruiser ou les versions d’entrée de la Mercedes-Benz Classe G.