Bialbero ou Monomille
On peut décrire le coupé 750cc avec la carrosserie Zagato comme le premier vrai succès commercial d’Abarth. On dit que les capacités de production de Zagato n’étaient plus suffisantes, de sorte que la production a dû être externalisée d’abord à Corna, puis à Abarth elle-même. La forme originale du Zagato a été développée au fil des ans, notamment par Mario Colucci, de sorte qu’Abarth s’est attribué les mérites du 1000 Coupé.
Mais il n’y a pas que le design qui a été adapté. La version de base de la culasse à DACT avait été conçue par nul autre que Gioacchino Colombo, avec deux arbres à cames entraînés par une chaîne duplex, des soupapes inclinées de 40 degrés et deux carburateurs doubles Weber-32DEL3. À partir de 1960 Abarth a développé, sur la base de ce moteur disponible à partir de la Fiat 600 (747 cm3), sa fameuse culasse à double arbre à cames (Bialbero). Ensuite, elle a donné évolué à 847 cm3, puis même 982 cm3. Cette fameuse version «1 litre» de 982 cm3 est devenue un chef-d’œuvre, passant de 91 chevaux au début à plus de 100 chevaux. Le moteur à double arbre à cames (similaire à l’Alfa Romeo de Colucci, l’ancien employeur d’Abarth…) avec sa lubrification à carter sec était une machine de course pur-sang, mais aussi très fiable, installée dans de nombreux véhicules Abarth différents. Difficile de les lister tous, mais, si on essaie, on trouve:
- 750 Zagato Coupé (1956)
- 500 GT Coupé Zagato (1958 – voir aussi : Abarth et Zagato)
- 750 Bialbero Record Monza Coupé (1958)
- 750 Coupé Sestriere (1959)
- 850 Bialbero Record Monza Coupé (1959)
- 700 Bialbero Corsa (Beccaris, 1960)
- 800 Record Monza Coupé (1960)
- 850/850S/850SS Record Monza Coupé (1960)
- 850 Coupé Stradale (1960)
- 1000 Bialbero Record Monza Coupé (1960)
- 1000 Bialbero GT Coupé (Beccaris, 1961)
- 1000 Monomille Scorpione Coupé (Beccaris, 1961)
- 1000 Bialbero Le Mans (1962)
- 1000 Bialbero «front pliant» (1962)
- 1000 Bialbero Coupé (Sibona e Basano, 1963)
- 1000 Monomille GT (Sibona e Basano, 1963)
C’est une 1000 Bialbero Le Mans de 1962 que l’on peut admirer sur l’exposition du GIMS à Palexpo.
Au début des années 1960, Abarth a continué à avoir du succès avec ses machines de course. Mais ce qui manquait dans le portefeuille, c’était une machine en état de marche, une petite «Gran Turismo», peut-être même d’un luxe suggestif. Abarth l’a vu avec Ferrari: les succès en course sur route pouvaient être convertis en argent comptant (qui a ensuite été investi immédiatement dans la course, mais de nouveau immédiatement…). Pour la version street, il n’y avait alors qu’un arbre à cames (mono), mais on frôlait toujours le 1000 cm3 (mille) – et déjà le monomille avait son entraînement. On ne tirait «que» 60 ch de la machine, mais c’était déjà suffisant pour atteindre une vitesse de pointe de 180 km/h. Rien d’étonnant à cela: la voiture ne pesait que 560 kilos à vide…
Fait amusant, on pouvait trouver deux «versions» de ce fameux Monomille puisque, entre 1961et 1962, Beccaris a produit le Scorpione (eh oui, le logos officiel conçu par Abarth lui-même peut sembler familier à l’observateur, mais non, Abarth n’a jamais eu peur de «surveiller» de très près les développements des autres) On ne saura jamais exactement combien de Scorpions Monomille ont été fabriqués, mais certainement même pas une centaine.
De 1963 à 1965, il y a aussi eu une Monomille GT, construite par Sibona & Basano. Mais elle n’a été produite qu’en très petit nombre. On parle de… quatre exemplaires. (pru)