Avec E-Legend, le constructeur français plonge dans ses racines pour imaginer la voiture de demain. Ou quand le coupé 504 renaît…
Officiellement, vous ne pourrez pas le voir avant le Salon de Paris, dès le 2 octobre prochain. Mais vous nous connaissez: on déteste attendre. Voilà donc le très branché et très futuriste concept E-Legend, signé Peugeot. Un engin superbe. Une silhouette à la fois fluide et anguleuse, qui évoque de mythiques «muscle cars» comme la Ford Mustang ou la Camaro SS. Mais aussi, et peut-être surtout, le mythique coupé Peugeot 504 (1969-1983) dessiné par Pininfarina.
Mais n’allez surtout pas dire ça comme ça à Gilles Vidal! Le directeur du design des lionnes vous reprendrait aussi sec: «Nous n’avons pas essayé de faire un nouveau Coupé 504! Ce n’est pas du «néorétro», mais une façon pour nous de montrer à quel point le futur peut-être attirant».
Le futur? Assurément. Parce qu’on ne vous l’a pas encore dit, mais E-Legend est aussi électrique qu’autonome. Et il suffit d’ouvrir la porte pour s’en rendre compte… Le panneau de commandes qui semble «flotter» entre les deux sièges, l’immense écran enveloppant qui descend… jusqu’au pied et peut permettre de projeter des images ou des films: tout semble sorti tout droit d’un film d’anticipation. Et pour cause. Regardez bien le volant: il servira à prendre les commandes pour parcourir quelques kilomètres mais, sitôt l’autoroute atteinte, il pourra s’escamoter dans le tableau de bord, permettant alors à son «conducteur» de lire le journal, de consulter ses mails ou de rêvasser en regardant défiler le paysage.
Le (mauvais) exemple de Tesla a sans doute servi: Peugeot n’appelle pas ce mode «autonome», mais «office». En passant en mode pilotage contrôlé, non seulement volant et planche de bord se rétractent, mais les sièges se reculent et s’enfoncent, créant un effet théâtral. Nicolas Brissoneau, pour le design extérieur, et Christophe Pialat, pour l’intérieur, ont bien travaillé. Mais ils ne sont pas les seuls. Les ingénieurs ont aussi mis la main à la pâte. Et truffé E-Legend de tout ce que la technologie actuelle a de plus bluffant et de plus spectaculaire. La nouvelle HMI (interface humain-machine) a reçu les efforts conjoint d’une douzaines d’équipes s’occupant qui de reconnaissance vocale (en 17 langues!), qui d’infotainment, qui d’ergonomie, qui de codage ou, même de «design sonore», en partenariat avec le fabricant français Focal.
Techniquement aussi, les chiffres avancés par Peugeot font envie: une puissance électrique totale correspondant à 462 chevaux, une traction intégrale permanente, un 0-100 km/h abattu en moins de 4 secondes, une vitesse maximale avoisinant les 220 km/h et une autonomie WLTP estimée à 600 kilomètres. Et ce n’est pas tout: la batterie pourrait être rechargée, par induction, de façon à pouvoir parcourir 500 km supplémentaires en 25 minutes seulement via un système de recharge rapide.
Ne rêvez pas trop, hélas: E-Legend n’est pas prêt de sortir des chaînes d’assemblage de Sochaux. Mais qui sait? Si l’accueil du public est assez enthousiaste à Paris peut-être que Carlos Tavares, amoureux des belles voitures s’il en est, s’autorisera une petite fantaisie. Et quand on voit, avec la nouvelle 508, ce que le design et l’ingénierie moderne de Peugeot sont capables de proposer, on se prend à rêver. Et on se dit qu’un modèle «exotique», comme RCZ l’avait été en son temps, pourrait être un formidable produit de «halo» pour attirer l’attention sur la marque…