Avec son SUV Arkana, le Losange espère bien s’ouvrir de nouveaux marchés en Russie, en Chine, en Amérique Latine et… en Corée du Sud.
Son nom vient du latin arcanum, qui veut dire secret, ou mystère. Mais lors de la présentation, au Salon de Moscou, d’une version très proche de la production, c’est en ces termes que le chef designer de Renault, Laurens van den Acker a levé le voile sur son dernier bébé, l’Arkana: «Il s’agit d’un coupé-crossover très spécial, qui combine l’élégance d’une limousine à l’aspect solide et puissant d’un SUV.» Un silhouette, il est vrai, assez particulière, très «haute sur pattes». Normal: Arkana a été spécialement conçu pour affronter l’état, pas toujours très engageant, du redoutable réseau routier russe.
La base de l’Arkana repose sur la plateforme B0, sur laquelle Renault fabrique tant ses Captur que son Dacia Duster pour les marchés émergents. Mais les ingénieurs l’ont renforcée et modifiée en B0+, pour faire face aux conditions difficiles qui l’attendent, lorgnant du même coup les marchés chinois, sud américains et coréens. Une stratégie «intermédiaire» qui laisse à penser que Renault pourrait même, dans un futur pas si éloigné, envisager de commercialiser en Europe de l’Ouest, une version plus «luxe» d’Arkana, à partir de la plateforme premium sur laquelle il fabrique les Captur destinés à nos marchés.
Cinquième SUV destiné au marché russe (avec les Renault Captur et Koleos et les Dacia Duster et Sandero Stéphan), l’Arkana arbore une silhouette dans laquelle on reconnaît instantanément la «patte van den Acker»: une ceinture haute et une ligne de toit fuyante façon coupé, le tout souligné par des lignes de chrome qui soulignent l’ensemble en lui donnant un petit côté chic. Mais c’est bien le toit fuyant qui lui donne cet air de coupé qui le caractérise le plus, soulignant la volonté de Renault d’exploiter cette silhouette rendue célèbre par le BMW X6 et que les Russes apprécient beaucoup.
Le centre de design russe de Renault a d’ailleurs largement contribué au projet, insistant sur l’importance d’une garde au sol importante et sur le choix de jantes de 19 pouces. «L’idée même de ce concept novateur vient de Russie et le team de design russe y a grandement contribué, ainsi que toute l’équipe de Renault Russie», souligne le chef de la région Eurasie de Renault, Nicolas Maure. C’est qu’Arkana est un projet très important pour l’ex-Régie: 4e constructeur sur le marché russe en termes de parts de marché (81 362 Renault et Dacia vendues l’an dernier), Renault veut profiter de ce bond de +13 % pour renforcer sa présence sur un marché en plein redressement après de longues années de vaches maigres. Un marché qui, selon les prévisions, devait même dépasser le marché allemand, avant de s’écrouler suite à la crise de la rouble et les sanctions économiques contre la Russie.
Associé à AvtoVAZ (Lada), Renault espère bien atteindre les 5 millions de véhicules vendus en Russie, d’ici 2022. Et Arkana est chargée de tracer la voie pour toutes les autres Renault, les Dacia et, pourquoi pas, les… Alpines. Un élan qui, si il se confirme, pourrait justement l’aider à conquérir le si convoité marché chinois voisin…